Les Aiguilles et l’Opium est une méditation sur l’art, l’amour et la dépendance, un collage de moments où le temps et la force gravitationnelle semblent suspendus, une immersion dans une toile d’Escher sans haut ni bas, un numéro d’illusionnisme aussi fascinant qu’étrange.
Une nuit de 1949, dans l’avion qui le ramène en France, Jean Cocteau écrit sa Lettre aux Américains, où se mêlent fascination et désenchantement : il vient de découvrir New York, où il est allé présenter son dernier long-métrage, L’Aigle à deux têtes.
À la même époque, Miles Davis visite Paris pour la première fois, apportant le be-bop dans ses bagages. Les jazzophiles parisiens lui font la fête et, le temps d’une chanson, Je suis comme je suis, Juliette Greco lui ouvre ses bras.
Quarante ans plus tard, Hôtel de La Louisiane, à Paris, un Québécois esseulé tente d’oublier son ex. Ses tourments affectifs trouvent de lointains échos dans la dépendance de Cocteau à l’opium et dans celle de Davis à l’héroïne. S’amorce un spectaculaire sevrage où les mots du prince des poètes et les notes bleutées du jazzman accompagnent un saut dans le vide : celui d’un homme désespéré qui plonge en lui-même pour s’arracher à la douleur, et se libérer de la dépendance amoureuse.